De Benares a Pokhara, les premieres difficultes...


Nepal - Pokhara - 15/02/2004

Apres avoir pass? 24h de plus a Benares, nous avions prevu de rejoindre assez rapidement le Nepal. Mais c?etait sans compter avec la tourista locale, les montagnes et les cartes capricieuses qui nous ont un peu retardes...

Ah nous nous sommes bien plus a Benares ! Ses petites ruelles animees et peuplees de vaches, ses Ghats colores, ses petits restaurants avec vue sur le Gange, son Yogi Lodge tres convivial... On nous avait prevenus que cette ville retenait dans sa toile sacree de nombreux touristes plus longtemps que prevu. Mais au bout de deux jours la route nous appelait, ainsi que les contreforts de l?Himalaya...

Bien que motives pour atteindre en 4 jours la frontiere, certains petits parasites vont se mettre en travers de notre route. Chouchou va en effet tomber malade apr?s avoir avale on ne sait trop quelle cochonnerie. Pourtant ce n?est pas faute de faire attention mais il est vrai que son appetit ne connait pas de limites : quatre repas par jour plus les pauses grignotages sont son rythme de croisiere ! Comme je vais moi aussi tomber malade, mais moins longtemps, nous n?avancons donc plus du tout aussi vite : 35 , 65 puis 55 kilometres par jour, ce n?est vraiment pas une performance pour un pays plat me direz-vous. La poussiere qui plane en permanence dans les villages, les routes defoncees, la chaleur qui fait son apparition et la curiosite insatiable des Indiens (voir les photos, c?est assez explicite) completent ce tableau de reve... Nous multiplions donc les pauses a l?ombre des arbres ou des temples hindous dans lesquels nous sommes toujours tres bien accueillis.
En effet, vous ne devez pas croire pour autant que nous avons pass? une mauvaise semaine. Elle fut un peu desagreable mais l?hospitalite hindoue ne s?est pas dementie un seul instant. Que ce soit dans une ecole ou nous avons ete recus par des professeurs a la retraite, dans les temples ou Chou et moi avons pu dormir pendant que l?infatigable Fred discutait avec les curieux, ou bien chez le chef d?un village qui nous a heberges pour une nuit, partout les gens se sont montres sympas et prevenants. Avec l?un d?entre eux qui parlait pas mal anglais nous avons meme discute pendant 2 heures au coin du feu de la situation de l?Inde sur laquelle il nous a appris pleins de choses (sur la politique, l?education), l?organisation du village (dont le chef est elu democratiquement) ou meme sur la guerre en Irak. Beaucoup de rencontres donc que nous garderons en memoire.
Un truc marrant aussi au cours de cette semaine : nous avons traverse notre premier fleuve sur un ?ferry? indien. Il s?agit donc d?une petite barquasse en bois avec un moteur qui fait tchouk-tchouk et que le ?capitaine? remplit a ras-bord avant d?entamer une lente mais agreable traversee de 20 minutes. Reposant, meme s?il faut toujours veiller aux manipulations des velos. Ils cognent, laissent tomber, cassent et reparent les leurs de telle facon que nous preferons surveiller jalousement nos montures.

Finalement au bout du 6e jour ! nous nous presentons enfin aux ?immigration offices? d?Inde et du Nepal, a Sonauli, la ville-frontiere. Tout se deroule comme sur des roulettes, 4 tampons et 2 formulaires plus tard nous voici attables devant une biere fraiche pour Fred et moi (eh oui, en Inde y?en a pas tant que ca) et une assiette de riz pour Chou. Le fait d?avoir quitte l?Inde l?a deja un peu revigore. Le soir, nous dormons dans un hotel (desole pour ce manque d?exotisme, mais une lessive de temps en temps...) au pied des montagnes dont l?ombre noire est l?assurance que les prochaines journees vont etre belles. Belles mais rudes !
Tout d?abord notre belle carte IGN a 1:750 000 (1 cm sur la carte vaut 7,5 kms en realite) est fausse. Il manque en effet 60 kilometres entre Butwal et Pokhara, soit une distance totale de 180 kms au lieu de 120... Nous aurons donc droit a une journee de plus de belles vallees, de cols et de descentes, et des cultures en terrasse aux superbes couleurs. Le Nepal c?est beau ! Nous nous en mettons plein les yeux, enchainons les photos et les videos et passons pas mal de temps le regard perdu vers l?horizon a guetter les premiers sommets enneiges. La route est bonne et surtout tres peu frequentee. Nous profitons donc de la musique installee sur le velo de Fred, meme si notre panneau solaire cafouille un peu (le fabricant nous a plus ou moins laisse tomber). Les Nepalais sont aussi accueillants que les Indiens mais un peu moins oppressants. Les gamins nous saluent de joyeux ?Bye Bye? ou ?Hello? sur le bord de la route et meme les grands-meres nous sourient. Mais tout le monde sait bien que les grands-meres sont gentilles partout dans le monde... Nous retrouvons le plaisir de camper, sous la tente ou a la belle etoile, de nous preparer la tambouille sur notre rechaud et de veiller autour du feu. Nous vivons de plus en plus avec le soleil, dodo a 9h et lever a 7h.
Ce tableau idyllique doit seulement etre nuance par le fait que les mollets travaillent durs. Ce n?est pas encore l?Everest mais apr?s 1300 kms de plat ca change. Nous montons donc tranquillement entre 7 et 12 km/h suivant notre forme et l?heure de la journee et nous reussissons ainsi a atteindre Pokhara en 3 jours, le 14 fevrier, comme prevu. Nous arrivons alors que la pluie (la 1ere depuis 3 semaines) et le vent se dechainent et nous n?apercevrons donc l?Annapurna que le lendemain au reveil, sous le soleil. La ville ressemble beaucoup a une station de sport d?hiver, avec ses boutiques de materiel (emplis de contrefacons...), ses bars branches et ses quelques touristes que nous croisons. Nous nous fondons donc dans la foule, abandonnant nos velos pour 48h.

CHACHA pour les 3 Velos



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