Bilan matériel

Sur cette page, nous faisons part de notre expérience en terme de matos pour un tour du monde à vélo. Nos bons plans, les trucs à ne pas prendre, on vous dit tout.

Matériel commun



La tente :
Nous avons opté pour une tente Helsport modèle Rondane 4 qui coûtait 600€: très légère (3 kg), très solide selon le Vieux Campeur). Après un an d'utilisation, nous pensons que ce choix n'était pas le meilleur.
Avantages : cette tente est légère, il y a une grande absyde (endroit pour stocker nos sacoches), profilée contre le vent.
Inconvénients : beaucoup trop chère, pas très grande (on touche souvent le toit avec la tête ou le bout avec les pieds), impossible de planter la tente sans mettre de sardine (c'est un modèle "tunnel" et pas "igloo"), la toile se contracte par temps sec et il devient alors impossible de mettre les piquets en entier.
Conclusion : prenez-en une autre

Le filtre à eau :
Le principe : une pompe qui permet de filtrer n'importe quelle eau, puisqu'elle passe par des trous plus petits que les microbes. Nous avons choisi un Katadyn Combi (c'est suisse), à 180€.
Avantages : On peut boire n'importe quelle eau, pas besoin d'attendre et pas de produits chimiques contrairements aux pastilles Aquatabs ou Micropur (qui doit pas être génial à long terme sur la santé), gratuit à l'utilisation, aucune pollution (contrairement aux bouteilles d'eau minérale qu'il faut transporter et dont le plastique pollue).
Inconvénient : il faut pomper, nécessite un peu d'entretien.
On a eu quelques soucis techniques : nous avons changé un joint et ça remarchait. Prenez quelques boîtes de pastilles, au cas où le filtre ait des problèmes, au cas où vous vous sépariez.

Le réchaud multi-combustibles :
Le nôtre était un Primus (suédois), fonctionnant à l'essence ou au gaz. Nous ne l'avons utilisé qu'avec de l'essence, ce qui était une erreur. En fait, malgré l'entretien, l'injecteur est devenu incapable d'injecter de l'essence. Le genre de truc pas très amusant quand on a prévu de manger des pâtes un soir et qu'on n'a rien d'autre... Il a fallu changer d'injecteur, mais ça on ne l'a découvert qu'après le retour !
Conseil n°1 : en Afrique francophone (Maroc - Mauritanie - Sénégal), on trouve partout des cartouches de gaz Campingaz E206. Vous pouvez partir avec le réchaud Campingaz correspondant à ces cartouches. Sachez tout de même que ça crache pas des masses.
Conseil n°2 : il est très souvent possible de faire la cuisine avec un feu de bois. Un petit feu suffit, et est souvent plus efficace qu'un réchaud.
Conclusion : un réchaud à essence est très pratique pour ce genre d'expédition, car parfois on ne trouve ni bois sec, ni cartouche de gaz. Utilisez des cartouches de gaz (Primus uniquement si vous avez un réchaud Primus) et un feu de bois quand vous le pouvez.

Disque dur :
Nous sommes partis avec un disque dur externe, qui nous permettait de lire les photos et de stocker la musique.
Modèle : Archos AV140, coûtant 600€ fin 2003 et la moitié un an plus tard...
Avantages : grosse capacité de stockage (40 Go), permet de vider ses cartes mémoire d'appareil photo partout, permet de changer la musique sur les lecteurs mp3 quand on a un ordinateur à disposition, permet de stocker des logiciels (retouche photo) pour mettre à jour le site.
Inconvénients : batterie qui tient très peu, cher
Conclusion : très pratique, mais ne comptez pas en faire un lecteur de musique à cause de la batterie trop limitée

Enceintes :
Nous sommes partis avec les petites Sony SRS Z-30 à 80€. Très légères et avec un super son vu la taille. Pas de possibilité de mettre des piles. Le transfo livré est énorme, achetez un transfo universel plus léger. On s'en est peu servi sur le vélo, mais on avait souvent des problèmes de batterie vide, et le bruit de fond (quand vous êtes sur une route passante) rend impossible l'écoute de musique sur le vélo. On s'en est servi un peu dans les hôtels. Pas indispensable mais agréable.

Panneau solaire :
La grosse blague de ce tour du monde : nous avions acheté le BatterySaver Flex 5W, pour 360€. Problème : en plein soleil, il ne livrait qu'1W au lieu de 5W. En tout cas, après ce tour du monde, je conseillerais de ne pas s'embêter avec un panneau solaire. Mieux vaut avoir plusieurs piles rechargeables ou batteries d'avance, et de quoi en recharger plusieurs à la fois (adaptateur universel, petite prise multiple, plusieurs chargeurs). On trouve souvent de l'électricité (chez l'habitant, dans les écoles, dans les restos ou les hôtels). Ca vous économisera (en poids, en €, et en temps) un panneau solaire, une batterie, et un circuit de recharge à fabriquer.

Téléphone :
Après longue réflexion, nous avons choisi de partir sans téléphone portable, ni GSM ni satellite. Le GSM ne servait à rien en cas d'urgence dans les zones reculées car on ne capte pas. Le téléphone satellite, très cher, très lourd, nous semblait peut utile (qui appeler en cas de problème ? n'est-il pas plus rapide de faire du stop en cas de souci ?) et enlevait un peu de charme à l'aventure, au même titre que si on avait eu une voiture-balai. On ne fait pas un tour du monde à vélo pour rester joignable. Et puis le risque zéro n'existe pas.

 

Matériel perso



Nous ne détaillerons ici que le principal.

Le vélo :
Nous sommes partis avec 3 vélos de l'artisan parisien Rando-Cycles. Ce sont des vélos très chers, 1600 à 2000€ (selon si on prend un cadre sur mesure ou non), mais ça les valait. Il sont conçus pour durer et pour être réparables dans les pays moins développés. L'équipement est donc haut de gamme sans être le dernier cri. Bref, c'est du costaud. On a fait beaucoup de pistes, beaucoup de transports qui abiment les vélos (bus, avions...), et les seuls problèmes que nous avons eu sont de rares crevaisons (en moyenne 5 par personne sur l'année !), et des changements de "consommables" : pneu arrière à mi-parcours (et encore on aurait pu les garder un peu), chambres à air de temps en temps, guidoline, porte-gourde qui se casse (les nôtres étaient en plastique)...
Nous avions des selles Brooks, en cuir. Là aussi c'est cher, mais il paraît que c'est l'idéal pour ne pas avoir mal au cul sur de longues distances. Comme pour des chaussures en cuir, il faut un peu de temps pour que le cuir s'adapte à votre anatomie.
Disons également qu'il est possible de partir avec des vélos moins chers, mais avec sûrement plus d'ennuis mécaniques.

Les sacoches :
Nous avions chacun 5 sacoches : 2 à l'avant (2x20 litres), 2 à l'arrière (2x20 litres), + 1 sacoche de guidon (6 ou 8,5 litres selon le modèle). La marque, Ortlieb, est allemande. Comptez 100€ pour une paire de grandes sacoches et le même prix pour la sacoche de guidon, soit 300€ chacun. Ces sacoches sont complètement étanches, ce qui n'est pas toujours le cas chez la concurrence. On pourrait leur reprocher (outre leur prix), le fait qu'elles n'aient aucune compartimentation. Mais niveau solidité, c'est le top : on les a vraiment fait morflées et elles ont très bien tenu (juste de minuscules trous sont apparus en dessous de 2 sacoches dont une suite à une chute).
Pour les grosses sacoches, vous avez le choix entre des "roller", avec un système de fermeture à enroulement, et les "packer" avec un système de fermeture type sac à dos, avec 2 "clips". Les "roller" ont l'inconvénient de laisser passer quelques gouttes en cas de grosse pluie au moment où on ouvre la sacoche, mais sont plus faciles à ouvrir et à fermer (et quand ça nous arrive 30 fois par jour, ça compte) que les "packer". Vous avez également le choix entre les "plus" et les "classic" : les premières sont plus récentes, plus chères, mais système d'attache au porte-bagages moins pratique (sauf si votre porte-bagages a de gros tubes). En clair, préférez les "classic".

Lumière :
Nous sommes partis avec des lampes frontales "Zipka Plus" de marque Petzl. Elles fonctionnent à LED, donc consomment peu de piles (3 AAA). On a quand même acheté des piles rechargeables assez vite pour des raisons évidentes de coût. La "Zipka" est minuscule, coûte 27€. Elle est parfaitement adaptée pour la vie de camp (dîner de nuit, lecture sous la tente), mais est vraiment très limite niveau puissance pour rouler de nuit (enfin nous avons fait avec durant l'année).

Antivols :
Nous en avions chacun un gros (type U ou python). Pratique : des petits antivols en "tortillon" à code. C'est léger, tout le monde a le code et ça se prête facilement. On peut attacher les roues, ou bien plusieurs vélos ensemble.

Duvet et sacs à viande :
Chacun avait son duvet. Fred et Chouchou avaient des Millet -11°C et -9°C (env 150€). Nous avons tenu sans problème pendant tout notre tour du monde (y compris durant les nuits boliviennes à -20°C). En complément, ils avaient des sacs à viande en soie. Ultra pratiques durant les grosses chaleurs, car très légers et protégeant à peu près des piqûres de moustiques, surtout s'ils sont imprégnés de répulsif. Et ils s'en servaient aussi à l'intérieur du duvet en cas de grand froid. Inconvénient de ce système : à certaines températures il faisait trop froid pour le sac à viande et trop chaud pour le duvet.
A noter, les duvets Millet (en plumes) ont perdu beaucoup de plumes quand on les a lavés. Le Vieux Campeur nous en a fourni un neuf en remplacement.
Cha avait un duvet Décathlon en synthétique, 0°C, complété par un sac à viande en polaire. Bonne solution également, qui oblige cependant à dormir sans rien quand il fait très chaud et c'est un peu moins efficace qu'un bon duvet quand il fait vraiment froid.

Tapis de sol :
Matelas autogonflant Thermarest long à 80 euros. Assez solide, et très confortable. Une crevaison pour Chouchou (épine de cactus en Argentine) qui a été réparée grâce au kit de réparation (prenez-en un) de deux tandemistes français qui passaient par là. Et sans tapis de sol, pas d'isolation, donc on caille la nuit si on est dans un milieu froid. A la fin du tour du monde, nous commencions tous les 3 à avoir des bulles sur le matelas : nous avons eu tous les 3 un modèle neuf au Vieux Campeur !

Moustiquaire :
Assez indispensable pour nous vu qu'on passait dans les régions touchées par le paludisme pendant la mousson... Pas de recommandation particulière sur le choix du modèle.

Vache à eau :
Nous sommes partis avec des Platypus de 6 litres (27€). Elles se sont toutes percées assez rapidement. On les a réparées avec de la super glue et du scotch transparent, mais ça n'a pas toujours tenu. Fred a acheté une vache à eau Ortlieb de 10 litres qui semble beaucoup plus solide.
Une bonne alternative : pas de vache à eau. De bonnes bouteilles en plastique remplacent facilement une vache, on peut les changer, et on peut les répartir dans différentes sacoches.

Appareils-photo :
Nous ne referons pas ici le débat argentique contre numérique... L'argentique est meilleur en qualité d'image. Le numérique permet de "shooter" en quantité, de voir tout de suite le résultat, de partager les photos facilement par Internet.
Fred est parti avec un Nikon FM2 (réflex argentique) prêté par son oncle. Il a acheté son successeur, le Nikon FM3A, à Kathmandou, pour un prix minuscule (3 fois moins cher qu'en France). Côté pellicules, il est parti avec des Fuji Sensia au très bon rendu. 100 ISO est souvent un peu juste en faible lumière. Retenez bien : Kathmandou est vraiment le bon plan pour acheter des réflex argentiques et des objectifs.
Chacha et Chouchou sont partis avec des numériques 4 millions de pixels. Olympus C4000 pour Cha, et Canon A80 pour Chou. Chouchou apprécie l'écran orientable qui permet de photographier plus discrètement. Un très bon appareil, compact, auquel il n'a quasiment rien à reprocher.
Il faut bien sûr prendre des piles d'avance, des cartes mémoires, une bonne housse (marque Lowepro, cher mais protection très efficace). Un petit trépied est toujours pratique.

Lecteurs mp3 :
Nous avions chacun un lecteur mp3. Très pratique quand on veut chacun sa musique, pour rouler en s'isolant un peu. Prévoir des piles rechargeables et de quoi pouvoir changer les mp3 (disque dur portable ou PC pour ceux qui partent très équipés).

Vêtements :
Vous êtes assez grands pour choisir vos vêtements, cepedant, quelques remarques. Il est quasi-indispensable de partir avec une veste imperméable. Fred et Cha ont opté pour le Gore-Tex. Chou a choisi un équivalent, un Climaway de chez Lafuma : deux fois moins cher que du Gore-Tex, la veste a parfaitement tenu son rôle. Côté pantalon, Cha en avait un en Gore-Tex. Fred et Chou ont acheté un pantalon imperméable Novadry de chez Decathlon le lendemain du départ.
Nous avons beaucoup utilisé nos sandales, quand il faisait chaud.
Le conseil de Chou : je suis parti avec des polaires 1er prix de chez Go Sport, ça a parfaitement convenu. N'espérez pas plus chaud en payant plus.

Trucs inutiles (jamais utilisés) :
Sifflet, cravache anti-chien, balles de jonglage.